Mobilité inclusive, tourisme, numérique et développement durable : la Coop Carbone s’invite à la Semaine NumériQC

Par Nicola Potvin, Directeur du développement et des communications, Coop Carbone

Comment le numérique peut contribuer à pousser plus loin les innovations et ambitions du développement durable ? Le 10 avril dernier, la Semaine NumériQC consacrait une journée à questionner les liens entre numérique et développement durable. Ce mercredi a rassemblé des experts de divers domaines dont pas moins de quatre collaborateurs de la Coop Carbone, Pascal Pepin, responsable de l’équipe gestion des GES, Maya Salloum, Chargée de EDIA et Carole Philibien, Tech Lead et moi-même, en tant qu’animateur de cette journée et membre du comité aviseur de cette journée auprès de la belle équipe de Québec Numérique.

Le secteur touristique québécois face aux défis climatiques

La journée à la Semaine NumériQC a commencé avec force grâce à une conférence dynamique de Pascal Pepin, conseiller et responsable de l’équipe de gestion des GES chez Coop Carbone. Intitulée «L’urgence d’agir face à l’impact du tourisme au Québec : des outils numériques et des solutions low tech pour contribuer à la décarbonation de l’industrie», cette présentation a souligné la dualité du tourisme en tant que victime et contributeur aux changements climatiques, mettant en avant des statistiques alarmantes et des comparaisons internationales pour contextualiser l’urgence de la situation.

L’État des lieux : impact global et local

Pascal a débuté par dresser un état des lieux détaillé, révélant que le secteur du tourisme est responsable de 8% des émissions mondiales de GES, avec une incidence particulièrement élevée dans les pays développés. Il a souligné que malgré l’absence d’un bilan carbone complet pour le Québec, la province est consciente de l’impact significatif de cette industrie et est motivée pour trouver des solutions durables. À titre d’exemple, il a cité le cas de la France où le tourisme génère annuellement 118 Mt de CO2e, dont 77% sont liés à la mobilité, illustrant ainsi l’importance de focaliser les efforts sur ce domaine.

Outils et ressources pour la mesure et la réduction des émissions

Pour aborder la mesure de l’impact des activités touristiques, Pascal a présenté divers outils facilitant cet exercice de diagnostic. Le calculateur GES de la Coop Carbone permet aux entreprises de faire une estimation initiale des émissions liées au transport et à l’énergie. Il a également mentionné l’outil du SME Climate Hub, disponible en anglais, qui offre aux PMEs un moyen rapide de réaliser un premier bilan carbone grâce à un questionnaire succinct. De plus, l’outil Bilan GES tourisme, fourni gratuitement par Tourisme Durable Québec, est spécifiquement conçu pour les organisations touristiques québécoises, accompagné d’un manuel d’utilisation et de tutoriels vidéo.

Stratégie des petits pas et solutions pragmatiques

Enfin, Pascal a proposé une approche des petits pas, encouragent les entreprises à commencer par un bilan carbone, même imparfait, et à identifier ensuite des opportunités de réduction de leur empreinte carbone, en se concentrant en premier lieu sur le transport. Il a aussi souligné l’importance de la compensation des émissions, en faisant référence à des initiatives telles que celles de Tourisme Montréal et de Destination Québec Cité, qui permettent aux touristes de compenser volontairement leurs émissions de GES.

Placer l’humain au cœur du développement durable grâce au numérique

Parmi les temps forts de la journée, une table ronde intitulée «Placer l’humain au cœur du développement durable grâce au numérique» a également marqué les esprits. Animée par Alexandra Lamoureux, Alexandre Pomerleau et Florence Petit-Gagnon, cette session a exploré la dimension sociale du développement durable et a partagé des pratiques exemplaires d’entreprises qui intègrent avec succès les valeurs durables dans leurs activités. Florence Petit-Gagnon, cofondatrice de la Fondation Nooé, a souligné l’importance de simplifier les dons en entreprise grâce au numérique pour accroître l’impact social. Alexandre Pomerleau, coordonnateur en durabilité chez Premier Tech, a mis en lumière le potentiel du numérique pour soutenir les initiatives environnementales et sociales des organisations. Quant à Alexandra Lamoureux, associée chez Boite Pac, elle a partagé son expertise sur la certification B Corp et la transition vers la semaine de 4 jours, illustrant ainsi comment le numérique peut être un levier de changement positif.

Briser les barrières, valoriser les femmes dans les domaines des TI

Une autre session captivante a abordé la question de l’inclusion des femmes dans les domaines des technologies de l’information. Marie-Lou Lefebvre, directrice générale du Code des filles, et Pascale Turpin, lead marketing chez Novatize, ont partagé leur expérience et leur engagement en faveur de l’égalité des genres dans le secteur technologique. Leur témoignage a mis en lumière l’importance de briser les barrières et de valoriser les femmes dans ces domaines.

Des solutions numériques pour faciliter la résolution des enjeux sociétaux actuels

Cette journée riche en contenu s’est poursuivi sur une note inspirante avec une discussion sur les solutions numériques pour faciliter la résolution des enjeux sociétaux actuels. Présentée par Catherine Légaré, Fauve Doucet, Meriem Chebaane et Mylène Laroche, cette session a exploré le lien entre l’innovation sociale et technologique, mettant en avant des entrepreneures et innovatrices qui œuvrent pour un avenir plus durable et inclusif.

Mobilité inclusive et accessibilité : l’initiative de Carole Philibien et Maya Salloum

Mes collègues Carole Philibien, Tech Lead chez Coop Carbone, et Maya Salloum, Chargée de projets EDIA, ont brillamment mis en lumière une initiative cruciale pour l’avenir de la mobilité urbaine. Leur présentation s’est concentrée sur leur projet novateur utilisant l’outil Handimap, conçu pour transformer la manière dont nous pensons et intégrons l’accessibilité dans les systèmes de mobilité urbaine.

Handimap : Un outil pour une mobilité accessible

Le cœur de leur projet repose sur Handimap, un outil développé par l’équipe Someware, qui offre des cartographies détaillées de l’accessibilité des territoires urbains et des itinéraires personnalisés adaptés aux besoins spécifiques de chaque utilisateur. Cet outil prend en compte divers obstacles à la mobilité, tels que l’absence de trottoirs accessibles, les arrêts de bus inadaptés et les routes barrées, fournissant ainsi des solutions pratiques pour naviguer dans l’espace urbain.

L’étude de faisabilité et son impact

Le projet de Carole et Maya est financé par le Programme d’aide aux nouvelles mobilités (NOMO) du ministère des Transports et de la mobilité durable (MTMD), ce qui leur permet de mener une étude de faisabilité approfondie sur la mobilité intégrée et accessible. Cette étude tente de mettre en évidence les défis actuels de l’accessibilité, tout en contribuant à la stratégie d’implantation alignée avec les objectifs de Capitale Mobilité, visant à améliorer systématiquement l’accessibilité dans les zones urbaines.

NOMO - Économie Verte Québec
Ce projet est financé par le Programme d’aide aux nouvelles mobilités (NOMO)
dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030

Prototype et innovation à St-Roch, Québec

Le choix du quartier de St-Roch à Québec pour le prototype de leur projet n’est pas anodin. Cette zone, connue pour son accessibilité fragmentée, est idéale pour tester et affiner le Handimap. Le projet se déroule en cinq phases essentielles : l’inventaire de données, la standardisation, l’utilisation du calculateur, l’intégration des données dans les processus de planification, et la création d’une communauté collaborative et inclusive. Chaque étape est cruciale pour développer une solution robuste et adaptable à d’autres contextes.

Impact Global et Sensibilisation

En conclusion, Carole et Maya ont souligné que placer l’inclusion et l’accessibilité au cœur de la mobilité peut radicalement améliorer la qualité de vie et l’indépendance de nombreuses personnes. Leur présentation a non seulement sensibilisé les participantes et participants aux défis de l’accessibilité urbaine mais a également démontré que des solutions pratiques et technologiques peuvent rendre nos villes plus accueillantes et inclusives pour toutes et tous. La Semaine NumériQC a été une plateforme idéale pour partager ces innovations, confirmant l’intérêt et la nécessité de ces discussions dans le contexte urbain actuel.

IA générative et l’avenir du travail

Difficile d’échapper à l’IA générative, qui a été au cœur des discussions sur l’ensemble de la semaine. La journée s’est donc clôturée avec l’intervention de Alex Shee, Co-Président du groupe de travail sur l’Avenir du Travail au sein du Partenariat Mondial sur l’Intelligence Artificielle, qui a présenté l’impact de l’IA générative sur le futur du travail. En explorant les cadres réglementaires potentiels pour garantir que l’IA générative profite à tous, Alex a offert une perspective pragmatique et éclairante sur ce sujet complexe.

Merci et à l’an prochain !

Encore une fois, la Journée du Développement Durable de la Semaine NumériQC a été un beau succès, grâce à la contribution et l’expertise de Morgane Salussolia, Marie-Andrée Blanchet, Marie-Claude Bisson, Emmanuelle Gelebart, Roxane Garceau-Bolduc du comité aviseur et à tous les autres membres qui ont permis de faire de cet événement une source d’inspiration et de réflexion. Nous sommes profondément reconnaissants envers chacun d’entre eux pour leur précieuse contribution à cette journée mémorable.

On se donne donc RDV l’an prochain afin de creuser cette fois-ci le troisième volet du développement durable en lien avec le numérique, soit l’aspect économique : ça promet !

D’ici là, je vous invite à ne pas manquer notre prochain grand rendez-vous : le Forum Carbone, qui se tiendra le 23 mai prochain à l’espace Quatre-Cents à Québec. Pour plus d’informations et pour vous inscrire gratuitement, visitez suivez ce lien : coopcarbone.coop/forum.