La construction du cadre EDIA

Afin d’adhérer aux concepts de l’équité, la diversité, l’inclusion et l’accessibilité, il fallait d’abord définir ces derniers, tout en tenant compte des inégalités de certains groupes de la population, comme les femmes, les groupes racisés, les personnes en situation de handicap, les personnes 2SLGBTQIA+ et les peuples autochtones. En effet, ces groupes ont vécu et vivent encore des discriminations, des oppressions, le harcèlement basés sur des biais conscients et inconscients, des préjugés, des stéréotypes, etc.  

 

Quelques définitions

L’équité représente, en quelque sorte, une idée de justice au sein d’un groupe de personnes. Autrement dit, quelles que soient les différences, identité, genre d’une personne à une autre, elle demeure traitée de manière juste (CRSNG, 2017, p.4). Il ne faut toutefois pas confondre l’équité à l’égalité. En effet, dans un système où l’on retrouve des groupes de personnes désavantagées, il est inéquitable de traiter de manière égale. Ainsi, pour parvenir à l’équité, il importe de mettre en place des mesures ou des mécanismes mettant fin aux pratiques discriminatoires et aux inégalités, et ce en essayant de parvenir à l’égalité des chances (UQAM, 2019).
 

La diversité regroupe un vaste éventail d’expériences, de conditions et d’expressions se retrouvant dans différents groupes (UQAM, 2019). Ces derniers se définissent notamment par l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, le genre, la religion, la situation socioéconomique, la nationalité, le statut autochtones, et plus encore. Cette variété de profils humains doit être accompagnée de reconnaissance et de valorisation de la diversité, afin que toutes et tous puissent se sentir respecté-es, et ultimement inclus-es.
 

Promouvoir l’inclusion exige une identification et une élimination des obstacles venant nuire à la participation et à la contribution des personnes. L’inclusion sous-entend une ouverture envers les différentes opinions et perspectives, tout en étant compréhensif-ve à l’égard des différentes cultures, expériences et communautés. Être inclusif-ve représente le respect et l’ouverture envers autrui.  

 

L’accessibilité est influencée par plusieurs facteurs, dont la proximité géographique, les coûts financiers ou les capacités économiques d’une personne, les capacités physiques et cognitives. Tous ces facteurs influencent la capacité d’une personne à se déplacer dans les milieux professionnels, académiques, familiaux, loisirs, etc. L’accessibilité peut aussi signifier l’accessibilité universelle, qui représente un environnement dans lequel toute personne peut accomplir ses déplacements, ses activités de manière autonome, et obtenir des résultats équitables à toutes et à tous. Afin que l’accessibilité soit universelle, l’environnement doit être construit de façon inclusive et équitable. Selon l’INSPQ, l’accessibilité détermine « […] la participation à la vie économique, sociale et communautaire et, de ce fait, de la santé et du bien-être de tous [et toutes] » (INSPQ, 2021, p.2).  

 

Il est également pertinent de définir ce que représente l’intersectionnalité. Ce concept affirme qu’il est nécessaire de tenir compte de tous les aspects constituant l’identité des personnes (genre, âge, origine ethnique, sexe, orientation sexuelle, handicap, etc.) s’il est question d’oppression et de privilège. Ainsi, il faut reconnaître l’interaction entre les aspects identitaires créant la hiérarchisation des systèmes d’oppression. Autrement dit, l’intersectionnalité nous aide à prendre conscience que la discrimination est souvent composée d’une multiplication de facteurs (Profs et féministes, 2021, p.1). 

Le cadre EDIA est davantage une compréhension de son territoire, de son environnement, dans lequel il s’inscrit. Autrement dit, ce cadre se veut évolutif par rapport aux apprentissages, aux changements temporels, aux expériences et aux connaissances partagées.  

 

Mettre l’inclusion au cœur de la démarche

Plusieurs groupes de la population sont, la plupart du temps, peu représentés dans les enquêtes de planification. La représentation de ces groupes facilite la réduction des barrières et comportements discriminatoires, les préjugés, les biais conscients et inconscients, tout en perpétuant un environnement inclusif et accueillant. De plus, en les mettant au cœur de la démarche, il est possible de faire la promotion équitable de leurs droits, renforcer leur autonomisation, tout en appuyant leur développement dans le changement. 

À travers cette démarche, il importe d’impliquer et de susciter la participation active des groupes concernés dans toutes les étapes. Les groupes sont les mieux placés pour décrire leurs expériences, leurs savoirs, mais plus précisément leurs habitudes et leurs enjeux à la mobilité. Ce type de participation « […] vise à produire des résultats utiles, axés sur les priorités des participant.es et facilement transférables, en prenant en considération les connaissances et l’expertise de chacun-e » (Société inclusive, 2023). Il est également pertinent de faire référence à la démarche du croisement des savoirs, c’est-à-dire « […] une dynamique permettant de créer les conditions pour que le savoir issu de l’expérience de vie des personnes qui connaissent la pauvreté puisse dialoguer avec les savoirs scientifiques et professionnels » (ATD Quart Monde, n.d.). Ce croisement entre les savoirs permet ainsi la construction d’actions plus inclusives et plus représentatives des besoins.  

Un pilier au sein de la filière mobilité durable est celui de la démarche agile. Celle-ci est construite en six étapes, soit l’évaluation des acteurs et besoins, l’analyse et priorisation des enjeux, l’élaboration des prototypes par la co-construction de solutions avec les personnes concernées, la réalisation des projets pilotes, l’évaluation des résultats, et finalement, l’amélioration et les itérations.  

 

En s’inspirant de ce pilier, la démarche du projet de mobilité inclusive et durable est construite en quatre étapes, soit de comprendre, de collaborer, de communiquer et d’expérimenter.  

 

Conclusion

Pour en savoir plus sur le cadre EDIA, écrivez-nous à info@coopcarbone.coop