Le concept de mobilité quotidienne est inextricablement lié aux enjeux sociaux, créant des dynamiques complexes qui touchent la vie quotidienne des individus. Nous abordons ces défis en nous basant sur un cadre conceptuel qui explore les concepts clés sous-jacents.  

 

Enjeux sociaux de la mobilité   

La mobilité quotidienne influence directement l’accessibilité aux territoires, cruciale pour la réalisation des activités quotidiennes. L’accès aux territoires est une porte d’entrée essentielle pour répondre aux besoins sociaux tels que le travail, les loisirs, l’approvisionnement, et les interactions sociales. La non-maîtrise de la mobilité peut exclure les individus de la participation sociale, accentuant ainsi la vulnérabilité, en particulier pour les populations vulnérables et celles avec une faible mobilité.  

 

Dépendance automobile et enjeux environnementaux   

La dépendance automobile est un aspect central des inégalités de mobilité. L’absence d’alternatives efficaces peut créer des inégalités sociales, économiques et environnementales. Cette dépendance renforce les inégalités en restreignant les choix modaux, où l’absence d’accès à l’automobile devient le facteur explicatif majeur des inégalités en matière de mobilité quotidienne. Cependant, cette dépendance est également coûteuse et fragilise les ménages modestes.  

  

Potentiel de mobilité et motilité  

L’accès à la mobilité varie selon les individus, créant des inégalités importantes entre les groupes sociaux en termes de distances parcourues et de nombre de trajets. Le concept de motilité de Kaufmann souligne la manière dont un individu exploite son potentiel de mobilité, intégrant facteurs d’accessibilité, compétences individuelles et appropriation. La motilité offre une perspective souple, tenant compte de la subjectivité de l’action humaine.  

  

Inégalités et vulnérabilité  

Les inégalités d’accès sont fortement liées à la localisation des activités, à l’aménagement du territoire et aux capacités individuelles. Ces inégalités sont accentuées par des facteurs externes (offre de service, tarification) et internes (handicap moteur, fonctions cognitives). La vulnérabilité, définie par la dépendance et l’absence d’autonomie, étend la compréhension des inégalités au-delà des limitations endogènes.  

 

Transition socioécologique équitable   

La transition socioécologique juste et équitable émerge comme un impératif. La mobilité, au cœur des dynamiques urbaines, doit intégrer la notion de vulnérabilité sociale et répondre aux besoins spécifiques des populations dépendantes des transports en commun. Les sciences sociales mettent en avant la nécessité de traiter les inégalités sociales dans le contexte du transport, au-delà des publics cibles conventionnels.  

 

Dans cet esprit, notre projet vise à contribuer à une mobilité inclusive, consciente des enjeux sociaux et orientée vers la transition écologique. Les inégalités sociales de mobilité ne doivent pas être reléguées à l’arrière-plan, mais plutôt traitées comme un élément central des politiques de transport pour garantir l’équité et la justice dans l’accès aux territoires.

 

Crédit photo : Ruslan Khimrad, 2020.