Menée par Kim Rousseau de Coop Carbone, la discussion a réuni des entreprises et organisations qui se démarquent par leurs produits et démarches innovants. Sarah Houde, CEO de Milebox, Jade Trépanier, CEO de PickPack Emballages, Louis Lafortune de L’Aube, pôle nourricier et Adrien Benatek du Conseil Québécois du Commerce de Détail.
Pour Kim Rousseau, cheffe marketing – logistique durable à Coop Carbone, « un des enjeux dans la livraison du dernier km est le vide présent dans les camions qui fait augmenter l’empreinte carbone par colis. Des solutions d’optimisation des ressources permettent de réduire le vide, et donc de réduire l’énergie/empreinte d’une livraison par colis. » Parmi les piliers connus d’une livraison durable, ici, nous en choisissons trois : l’emballage, la livraison à vélo et l’optimisation des routes/flotte.
Un tiers de l’empreinte carbone dans le processus d’achat en e-commerce est dans l’emballage de colis : les boîtes transportent 43% de vide. « Nous proposons de rendre les colis réutilisables avec des emballages qu’on plie et redépose dans une boîte de Postes Canada, avec qui nous sommes partenaire. Nous les recevons et les renvoyons au client qui a fait ce choix écologique », explique Jade Trépanier, cofondatrice de PickPack, startup accompagnée par l’accélérateur MOBIS de Coop Carbone.
Pour ledit client, c’est un service clé en main, qui comprend la manutention et le nettoyage, en plus de s’appuyer sur une meilleure image de marque. Deux ans après le lancement de la startup, PickPack fait désormais partie de l’offre d’une cinquantaine de sites web au Canada, preuve du besoin grandissant sur le marché du e-commerce.
Et les taux de retour ? Après plusieurs tests, force est de constater que les consommateurs préfèrent avoir le choix que d’être contraints par défaut. Les résultats sont éloquents : 30% des gens vont prendre l’option sur le site web, avec un incitatif gratifiant et 75% des consommateurs vont retourner l’emballage.
Quant à leur partenariat stratégique avec Postes Canada, il est dans l’idée de faciliter la vie de tout le monde : « On voulait un point de retour viable et accessible pour tous, coast to coast. On est dans l’optimisation de circuit », précise Jade.
Face aux camions, la preuve n’est plus à faire que les vélos-cargos sont plus légers, agiles et plus rapides dans un milieu urbain très dense. En Europe, on parle même d’une explosion de ce type de véhicules de 66%.
L’Allemagne est un pionnier en la matière et « on assiste à une forte évolution au Royaume-Uni (+60%) et en France (+350%), où les ventes pourraient même atteindre les 50 000 unités dans quelques années selon Union Sport & Cycle. (Enquête « European Cargo Bike Industry Survey » par City Changer Cargo Bike).» (source: Velo Tech, 14 octobre 2021, lien vers l’article)
« 95% des colis pèsent moins de 5 kilos et l’utilisation de camions à essence est dommageable pour l’environnement. En revanche, les vélos-cargos électriques sont LA prochaine solution. Ils permettent une prise régulière non-dommageable pour le milieu. On a aussi accès à un grand bassin de livreurs potentiels, car on n’a pas besoin de permis de conduire. Enfin, ce n’est pas plus compliqué que d’entretenir un camion », énumère Sarah Houde de Milebox.
Leurs vélos sont conçus à Montréal et de façon robustes afin d’être à l’épreuve des conditions de l’hiver et de l’été : « On offre aussi la boîte chauffante ou réfrigérante. Les coursiers sont 60% plus rapides, les vélos sont moins chers, jusqu’à 95% plus écologiques et sans être des entraves à la circulation », précise-t-elle.
Le Collectif Récolte a collaboré avec la Coop Carbone afin de trouver des solutions pour rendre la livraison de produits maraîchers moins coûteuse, moins chronophage et moins polluante pour quatre fermes membres de L’aube, pôle nourricier.
« On voulait réduire le nombre de véhicules sur les routes ; on avait aussi des enjeux d’entreposage et de transports, car le milieu était déstructuré et décentralisé. Également, beaucoup de fermes n’ont pas de camions et donc, elles étaient obligées de louer. Ce sont vraiment des coûts significatifs en matériels et en ressources humaines » fait part Louis Lafortune, directeur de L’Aube, pôle nourricier.
En collaboration avec Coop Carbone, ils ont conçu et structuré un service de livraison mutualisé clé-en-main pour les fermes. Résultats : optimisation des marges, des opérations et des routes de livraison, réduction de 40% du coût de l’essence. Le tout afin de livrer 60 clients par semaine.
Partenaire de la Coop Carbone, le Commerce Québécois du Commerce du Détail (CQCD) lance officiellement la plateforme d’expédition Envoi Québec et elle intègre l’offre de livraison durable en raison du virage vert des transporteurs au Québec. Objectif : offrir aux commerces québécois des solutions accessibles et plus écoresponsables !
« Le mythe que la livraison décarbonée, c’est cher ? Eh bien, c’est faux », fait valoir Adrien Benatek, conseiller Développement des affaires au CQCD. « La livraison durable est moins chère, car moins de frais d’essence, de manutention. Et les données tirées de la plateforme sont claires : 80% du temps, la livraison décarbonée est demandée. Aussi, lorsqu’un transporteur offre cette option, il est davantage mis de l’avant sur la plateforme d’Envoi Québec », a-t-il précisé.
En outre, le CQCD appuie la nouvelle certification de livraison durable, conçue et lancée par la Coop Carbone. Cette certification est une première au Canada et assure que le service de livraison des transporteurs répond à des normes strictes en matière de durabilité.
Pour en savoir plus sur la livraison durable ou sur la cyclologistique, continuer la discussion en nous contactant : livraisondurable.ca ou livraisondurable@coopcarbone.coop
📸 crédit: @L&D photographes